L'Ageb s'indigne des travaux du Mont-Saint-Michel - Genêts

mercredi 11 septembre 2013

Quatre questions à...

Marie-Claude Manet,présidente de l'Association des amis du site de Genêts, de ses environs et de la baie du Mont-Saint-Michel (Ageb), créée en 1972. Elle compte 300 adhérents.

Les travaux et projets à propos de la restauration du caractère maritime du Mont-Saint-Michel vous inquiètent ?

Tout à fait. Si l'abandon du départ au nord des navettes évitant ainsi une marche forcée aux visiteurs et la gratuité des parkings à partir de 19 h sont une bonne chose, en revanche, de nombreux cafouillages risquent de transformer le projet. Dès lors en fait d'inquiétude, c'est plutôt d'indignation dont il faudrait parler. Ainsi la hauteur du gué à 7,30 m est pour nous une hérésie. À quoi sert d'avoir détruit l'ancienne digue pour en construire une autre qui ne sera insubmersible que quelques heures par an au moment des grandes marées. Alors qu'un abaissement de la cote à 6,80 m permettrait au Mont d'être plus souvent entouré, premier objectif des travaux entrepris. De plus l'impact visuel du talus serait réduit et la sécurité serait mieux assurée par les véhicules amphibies comme nous l'avons préconisé.

Financièrement, qu'en est-il ?

La Cour des comptes partage notre point de vue. Elle parle de décision coûteuse pour un nombre si limité d'heures pendant lesquelles le Mont redeviendra une île. Nous-mêmes, dans le cadre de la commission consultative des services publics locaux à laquelle l'association participe, nous avons pu constater un pilotage défaillant de ce grand chantier. Le summum a été atteint le 8 juillet dernier par le président du Syndicat mixte. Laurent Beauvais a été incapable de présenter les comptes du délégataire Transdev Véolia, en charge de la mise en place des parkings et du système des navettes ainsi que de leur gestion. Même interrogation à propos du percement du rocher classé Monuments historiques pour y créer un étroit chemin d'évacuation alors d'autres moyens existent pour assurer la sécurité. C'est une décision inutile, coûteuse et aux conséquences inesthétiques.

Qu'avez-vous décidé ?

Devant cette pagaille, nous avons rapporté les insuffisances et les troubles actuels à la Cour des comptes. Nous les avons assorties de recommandations. Devant l'inertie de l'État nous avons demandé au président de la République d'intervenir pour faire cesser les incohérences et les scandales qui entachent la réalisation d'un projet phare pour la France.

En ce moment, les membres du bureau étudient la possibilité d'un recours contentieux en nous joignant à d'autres scandalisés comme nous le sommes.