Dans la roue le Maire ou bien dans les cordes ?

Communiqué de Vélocité Avranches :

La question de l’accès des vélos au Mont-Saint-Michel a de nouveau été discutée le vendredi 16 mars 2012 lors d’une réunion au prieuré d’Ardevon, siège du Syndicat mixte pour le rétablissement du caractère maritime du Mont. Cette rencontre a eu lieu à la demande de M. Vannier, maire du Mont-Saint-Michel qui, rappelons-le, s’était prononcé en décembre dernier pour une interdiction totale et permanente des vélos sur la digue.

Étaient présents :

- Éric VANNIER, maire du Mont-Saint-Michel

- Vincent LAVIELLE, chef de la police municipale du Mont-Saint-Michel

- François-Xavier de BEAULAINCOURT, directeur du Syndicat mixte

- Hubert HUET, président de la Ligue de cyclotourisme de Basse-Normandie

- Bernard CLÉMENT, président de la Ligue de cyclotourisme de Bretagne

- Marcel JACQUOT, secrétaire de Manche Nature

- Jean-Michel BLANCHET, président de Vélocité

- Joseph CAMPOLO, vice- président de Vélocité

- Sylvain LAMBERT, membre du bureau de Vélocité

Lors de cette réunion, Éric Vannier est revenu sur son projet initial d’interdiction et a proposé une période test d’accès des vélos au Mont. Concrètement, cette période d’essai débutera le 1^er octobre 2012 pour prendre fin le 31 mars 2013. Autrement dit, à partir du 28 avril prochain et jusqu’au 30 septembre, les cyclistes n’auront plus la possibilité d’emprunter la digue actuelle pour se rendre au Mont et devront s’arrêter au niveau du départ des navettes motorisées et hippomobiles menant les visiteurs au Mont.

Si cette proposition apparaît comme une indéniable avancée, elle n’est pas, comme telle, acceptable.

Elle représente une avancée puisque nous sommes parvenus à ce que cinq zones de stationnement vélo accueillent les différents usagers du vélo à l’approche du Mont (au lieu-dit La Caserne). Nous aurons ainsi, à proximité immédiate du départ des navettes, deux zones de stationnement spécifiquement réservées aux cyclistes. Il y a trois ans, lorsque nous avons pris en main le dossier de l’accessibilité vélo du Mont, le vélo était relégué dans un unique espace au niveau du parking voiture et envisager la présence du vélo sur la digue apparaissait totalement impossible !

Elle demeure toutefois inacceptable parce qu’elle implique une révision possible de la période d’accès des vélos au Mont à la fin du mois de mars 2013, c’est-à-dire dans un an !

Éric Vannier, pour rendre compte de son point de vue, invoque essentiellement les possibles difficultés de gestion des déplacements sur la digue dans un contexte totalement nouveau. Le manque de visibilité, en termes de fonctionnement du nouveau dispositif d’accès du Mont, l’inquiète. Le comportement de certains cyclistes, peu attentifs aux autres, l’inquiète également.

Nous ne pouvons être sourds à l’argumentaire du maire du Mont. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas nous-mêmes en mesure de déterminer comment les visiteurs vont s’approprier, à partir du 28 avril 2012, la digue. Cela signifie que nous ne pouvons pas écarter le fait que l’expérience de cohabitation entre les piétons et les cyclistes, en particulier pendant les périodes de grande affluence, puisse s’avérer contreproductive, c’est-à-dire défavorable à la présence des cyclises sur la digue.

Nous sommes parfaitement conscients que :

·        La proposition d’Éric Vannier est intermédiaire entre l’interdiction pure et simple et le libre accès. Selon sa manière de voir, chacun pourra y voir une demi-victoire ou un demi-échec.

·        Nous n’obtiendrons rien, à long terme, si nous nous refusons d’entendre, au moins temporairement, les arguments (au fond, l’inquiétude) d’Éric Vannier.

·        Proposer un montage du type : « vélo interdit du tant au tant, de 10h00 à 12h00 et de 15h à 18h, sauf les jours samedi, dimanche et fêtes et le 1^er mardi de chaque mois » ne pourra recevoir, de la part du maire, une réponse favorable. Dans un premier temps, la période d’accès vélo doit être identifiable, simple, et ce pour tout le monde.

Pour l’ensemble de ces différentes raisons, nous avons proposé à Éric Vannier et François-Xavier de Beaulaincourt de nous réunir de nouveau à la fin du mois de mai 2012 pour faire un premier bilan, lequel nous permettra de reconsidérer, sur la base de l’expérience de l’usage piéton de la digue, une ouverture plus large de la période test.

La tenue de cette réunion est la condition sine qua non pour éviter, de notre part, un recours au droit. Aussi, rejoindre la proposition d’Éric Vannier ne revient, pour nous, qu’à nous accorder un laps de temps relativement court pour que nous puissions plaider notre cause sur le seul critère de la situation réellement constatée sur le terrain.

Cette année, le mois de mai connaîtra deux longs week-ends. Si le temps est particulièrement ensoleillé, nous aurons alors des données de fréquentation proches de la période estivale.

Dans ce cas précis, l’expérience doit être, selon nous, juge de paix. Nous sommes convaincus qu’il ne sera pas nécessaire d’attendre le mois mars 2013 pour mesurer la possibilité effective de la cohabitation entre les piétons et les cyclistes.

Nous n’acceptons donc pas la proposition d’Éric Vannier telle quelle. Il s’agit plutôt pour nous de mettre à profit le premier mois de fonctionnement du nouveau dispositif d’accès au Mont pour évaluer les conditions réelles de cohabitation entre les cyclistes et les autres usagers, de façon à faire évoluer cette restriction d’accès dans un sens plus favorable pour nous.

Si nous devions faire le constat que la fréquentation piétonne est particulièrement élevée, c’est-à-dire bien au-delà des estimations établies par l’étude Altermodal, alors nous aurons à reconnaître qu’une période temporaire d’accès des vélos au Mont est nécessaire.

Si nous devions faire le constat inverse, alors nous demanderons à ce que le maintien de l’accès des vélos au Mont corresponde à une période plus large.

Or, nous serons en mesure de faire valoir notre demande car, à la fin du mois de mai, nous pourrons toujours entreprendre un recours auprès du Tribunal administratif de Caen, entendu que le temps légal de recours couvre deux mois à partir la prononciation d’un arrêté.

Notre position revient à reconnaître que la question du vélo au Mont est singulière et demande une prise en compte spécifique et guidée par la réalité de la fréquentation piétonne.

Notre contre-proposition vise à garder la main sur un dossier qui nous occupe depuis plusieurs années et à consentir à un compromis provisoire. Notre objectif est de garantir que les vélos puissent toujours se rendre au Mont. Cette garantie sera d’autant plus solide que nous aurons amené Éric Vannier et le Syndicat mixte à l’établir, c’est-à-dire à constater concrètement que les piétons et les cyclistes peuvent occuper ensemble un même espace sans aucun problème. Vélocité ne veut pas d’un accord imparfait, fragile, mais la certitude que son action trouvera une réelle pérennité.

La Fédération des usagers de la bicyclette, dont Vélocité est membre, et la Fédération française de cyclotourisme ont reconnu notre approche comme la plus appropriée, c’est-à-dire comme la plus à même de défendre à long terme le droit des cyclistes de se rendre au plus près du Mont.

Pour éviter toute déconvenue, nous allons proposer au Syndicat mixte et à Éric Vannier la mise en place d’un Comité de suivi pour le maintien de l’accessibilité vélo du Mont qui reposera plusieurs conditions de fonctionnement, en particulier la tenue de la réunion à la fin du mois de mai 2012 et l’accès aux données statistiques de l’Observatoire de la fréquentation (Vélocité fera ses propres comptages).

Nous souhaitions vous rendre compte de la manière dont nous gérons les derniers développements de la question du vélo au Mont.

Nous espérons que notre démarche réponde à la confiance que vous accordez à notre association.

Pour le bureau de Vélocité,

Jean-Michel Blanchet

Si vous projetez de venir au Mont Saint Michel, afin de réussir votre visite, nous avons créé une rubrique : BONNES ADRESSES DU MONT SAINT MICHEL, à consulter avant votre déplacement, car ceux-ci répondent aux critères de qualité d'accueil, de confort dans le respect des visiteurs qu'ils ont l'honneur et le plaisir de recevoir.